Herbe Implanter ses prairies sous couvert pour contourner la sécheresse de fin d'été
La chambre d’agriculture des Pays de la Loire teste depuis plusieurs années l’implantation de prairies à l’automne sous couverts de céréales – protéagineux. Les résultats sont très convaincants : augmentation du rendement en première année, salissement moindre.
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Semer sa prairie à l’automne sous couvert, cela permet de contourner la sécheresse de fin d’été. Cette pratique consiste à décaler le semis entre le 10 et le 20 octobre, période plus favorable en pluviométrie. On ne sème pas dans le sec, cela laisse plus de temps pour une bonne préparation du sol. Cette pratique « fonctionne très bien » se félicite Stéphanie Guibert, chargée de mission à la chambre d’agriculture des Pays-de-la-Loire, qui a piloté les essais. Sur dix années et quarante essais, la réussite avoisine les 100 %.
Plus de rendement, moins de salissement
Parmi les bonnes surprises, on obtient un rendement herbe + couvert plus élevé la première année qu’avec une prairie seule. Sur les tests effectués sur quatre départements des Pays de la Loire, la récolte d’ensilage s’élevait à 11,6 t MS/ha la première année avec un minimum à 7 t dans les conditions les moins favorables. En récolte grains, le rendement de la céréale n’était pas affecté par la présence de la prairie sous la culture.
Autre intérêt de cette pratique, la réduction du salissement des jeunes semis, grâce à la céréale de couverture. Sur les essais en Pays de la Loire, il n’y avait que 3 % de diverses au printemps et 1,5 % à l’automne.
Enfin, semer sa prairie sous couvert de céréales – protéagineux à l’automne permet de réduire les interventions mécaniques : un seul travail du sol pour deux semis et pas de recours aux herbicides.
Toutes les espèces sont adaptées sauf la luzerne
Toutes les espèces fonctionnent pour une récolte fourrage, sauf la luzerne. En revanche, pour une récolte grains, il est préférable d’opter pour des prairies lentes d’installation : fétuque, fléole, trèfle ou ray-grass anglais. Il faut éviter les prairies agressives de type association de ray-grass hybride – trèfle violet car la concurrence sur le rendement grain de la céréale ou du mélange est importante.
Pour l’association céréale-protéagineux de couverture, la composition du mélange et la date de récolte doivent être liées aux objectifs de l’éleveur : biomasse ou productivité protéique.
« Il faut travailler avec des espèces couvrantes classiques », recommande Stéphanie Guibert : seigle, triticale, avoine et tous types de protéagineux, et éviter le blé, peu agressif en couverture. Le choix des espèces de couverture dépend des objectifs de l’agriculteur : en termes de productivité protéique, le plus intéressant est un mélange riche en protéines en récolte intermédiaire (autour du 25 mai).
Quelles dates de récolte?
Les essais ont été conduits avec quatre dates de récoltes entre avril et juillet pour les céréales – protéagineux (cerpro), et trois mélanges plus ou moins riches en protéagineux. La date de récolte influait significativement sur le rendement : décaler d’un jour la récolte a permis en moyenne de gagner 130 kg de matière sèche. « L’association triticale – pois fourrager, c’est une association très polyvalente qui peut être valorisée en fourrage ou en grain, commente Stéphanie Guibert. On peut diversifier avec de l’avoine ou du seigle, mais cela se récolte plus tôt et cela peut être compliqué. »
Quant à la récolte de prairie, entre la fin de printemps et l’automne, globalement, la récolte s’établissait entre 2 et 4 t MS/ha. Avant l’été, entre la récolte précoce et la récolte intermédiaire de cerpro, la production de la prairie varie d’environ 1 t MS. Un chiffre évidemment très variable selon les années. « Récolter le méteil plus tôt permet une voire deux exploitations de la prairie en plus avant l’été », remarque Stéphanie Guibert. Enfin, quelle que soit la date de récolte, le pourcentage de légumineuses dans le mélange reste le même, 21 % en moyenne.
Quelle technique employer ?
Les semis ont été faits en deux passages : la céréale puis la prairie. On peut toutefois le faire en un seul passage, si le semoir est équipé d’un double caisson. La profondeur de semis idéale est de 2-3 cm pour la céréale et 0-1 cm pour la prairie. Il convient de semer aux mêmes doses que chaque culture pure. « Rouler deux fois pour rappuyer et assurer la levée des petites graines de prairie » conseille enfin Stéphanie Guibert.
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